No Class

Le nom du programme c'est "Les pieds sur terre" et ça passe sur france culture de 13h30 à 14h00.

L'idée est étonnamment simple, ce sont des gens qui parlent de leur vie, de leur expérience, selon les thèmes retenus pour chaque émission.

C'est bien parce que c'est pas voyeuriste, parce que il n'y a pas de préjugés visuels (oui oui, c'est de la radio sans images) et parce que les gens se confient avec leurs mots à eux, avec leur langage. Ce qui n'est pas peu de choses. Si je le pouvais, je mettrais ici une note de bas de page qui renverrait à Roland Barthes et à Mythologie, où il est justement question de langages volés, ce qui n'est décidément pas le cas dans cette magnifique émission vous dis-je.

C'est bien aussi parce que c'est l'occasion d'entendre des gens racontés des vies qu'on ne connaît pas vraiment (je n'ai pas encore pris le temps de parler avec un père chômeur qui emmène sa fille à la plage, avec un homosexuel viré de chez lui avant d'être rattrapé par un mac au square verdrel, ni avec un ado de Belleville qui marche de Séville à Saint-Jacques de Compostelle pour, nous-dit-on, "trouver son chemin" et encore moins avec un prof agressé par un élève et qui décide de passer dans l'emission parce que les médias racontent n'importe quoi sur le sujet...

C'est bien encore parce qu'on se rend compte qu'il y a plein de gens intelligents et foutrement clairvoyants.

C'est pourquoi les chiens oisifs aime bien cette émission.

Il serait très mal venu de parler de larbinisme. N'empêche, quelque fois, on est en droit de se demander de quel bois l'on fait la sous-fange journalistique, leurs tics de langages, leur cerveaux éteints... On ne sait jamais trop bien si le but est consciemment de désinformer, ou s'il s'agit juste de s'entre-pomper entre rédaction, sans la moindre once d'esprit critique, ni d'intelligence, ni de créativité...

Bref.

En l'occurence, il est question de deux votes au sénat du groupe communiste et républicain. Qui ne sont pas d'accord avec les textes qu'on leur présente. Et qui ne se doutaient pas de la réaction provoquée.

Commencons soft par la pravda Rotschild-bohême, notre Libération national :

On a compris quel serait désormais l'angle d'attaque. Les communistes ont voté COMME LA DROITE - en fait l'irrecavibilité du texte sur l'énergie était une de leur initiative, mais qu'importe les faits. 

Bien sûr, les intéressés pourraient rétorquer que lorsque le PS vote le traité européen de Giscard remixé par Sarkozy, ça ressemble autrement plus à une collusion, à une idéologie commune (le libre-échangisme et l'austérité pour tous). A un programme partagé. Bon. Mais c'est pas le sujet.

Direct 8, qui n'est pas vraiment la pravda chamallow, mais bien ce machin de la droite dégueulis et paillettes, propriété de canal, propriété de Vivendi, résume l'ambiance en peu de mot mais appuie surtout sur la traîtrise - je ne sais pas ce que le PCF doit aux socio-traîtres, mais ils n'ont pas le droit de n'être pas d'accord (quand bien même ils ne font pas partie du gouvernement, quand bien même ils auraient des raisons, quand bien même le PS et les Verts ont maintenu des candidats contre eux aux législatives, etc...).

Direct8

Bon, et un petit montage (presque pas coupé, juste les questions, comme ça...) de l'innénarable Patrick Boyer, qui pousse le bouchon jusqu'à la quasi-homonymie avec l'un de mes géniteurs. 

Désormais il ne s'agit pas seulement de traîtrise, mais d'attentat délibéré contre un homme à terre - et écouter comme il ne se démonte pas le bougre de Patrick!

France_inter_1

France_inter_2

Ca pourrait s'apparenter à du bourrage de crâne, hein... mais non. C'est toi le gros totalitaire.

Allez, laisse donc faire les spécialistes.

Quoique j'entreprenne jamais, mes interrogations me ramènent toujours au même point, à la même question sans réponse.

Pourquoi La bassiste des talking heads porte-t-elle un pancho? Et pourquoi cette subtile manière de bouger l'épaule. Et ce regard torve.

http://www.dailymotion.com/video/x2zkug_talking-heads-psycho-killer_music

Auquel s'ajoute bientôt une seconde énigme : pourquoi porter son pantalon si haut lorsque l'on est chanteur. Oui, pourquoi? Et pourquoi remuer son popotin en rythme DANS LA CONTINUITé?

Souvent j'y pense et alors, 

je me demande à qui mieux-mieux : et quand bien même l'on porterait haut les coeurs et les pantalons, est-il vraiment obligatoire d'y adjoindre une marinière, des espadrilles? http://www.youtube.com/watch?v=XjFU98mEem4

Car enfin, qu'est ce que toutes ces femmes bassistes, portant des chemisiers au Rockpalast, qu'est ce que ces guitaristes coiffés comme Thom Yorke, qu'est-ce que cette necessité de faire danser, de danser soi-même? http://www.youtube.com/watch?v=8HIcooQDbME

Un batteur doit-il porter un casque sur ses oreilles pour parvenir à jouer la mesure? Ou sont les acouphènes d'antan?

S'agit-il d'une subtile manière de brouiller les pistes? De nous mettre à l'épreuve?

On était pourtant si bien dans les années 1970. Valéry Giscard d'Estaing gouvernait, les finances françaises étaient au mieux, chez mémé l'intérieur sentait bon le propre et Richard Hell était beau, sale, et ses habits étaient plein de trous. Personne ne portait de polo jaune poussin à part quelques fils à papa blafard, sur quelques courts de tennis déserts - vraisemblablement à Mennecy, voire Bondoufle.

Oui parfois j'aimerais que les basses saturent comme au début d'un concert de johnny thunder (http://www.youtube.com/watch?v=hWKjS4Ito9k&feature=related), et tous les hommes porteraient alors l'habit en cuir d'elvis lors de son come back en 1968 (https://www.youtube.com/watch?v=QK2jWI5f1RY).

Et Valéry serait là, tout près de moi. Et il me susurrait Heartbreak Hotel à l'oreille, dans un souffle.

Oui, parfois, je me sens si vieux.

p.12 : "Vous pensez peut-être que c'est la fin ? Non, pas encore, car la perversion n'a pas encore touché le fond de l'abîme. En effet, les années 80 verront la naissance des groupes de Punk Rock dont le but et la philosophie sont de pousser les auditeurs directement au suicide, à la violence collective et aux meurtres. Parmi les groupes les plus notoires, mentionnons Kiss.
Le summum punk de l'expérience humaine et musicale, c'est de pouvoir ensanglanter son partenaire grâce à des lames de rasoir cousues dans les jeans et les chemises et d'assommer les participants déjà blessés au moyen de bracelets hérissés de clous et de poinçons."

Extrait de "Le rock'n'roll, le viol de la conscience par les messages subliminaux", par JP Regimbal, édité au Québec en 1983. (trouvé au milieu de beaucoup de choses rigolotes sur La Bibliothèque Idéale de l'Hippopotable).

Il serait intéressant de connaître le code ROM relatif à l'activité de Responsable univers. Et l'expérience exigée.

En tout cas, cela explique le surnom de "centre du monde" attribuée à la gare de Perpignan.

Par ailleurs RH Partners nous fait part d'une offre émise par des gens qui pètent plus haut que leur cul (donc à l'évidence dans le bordelais). J'attire votre attention sur la rémunération proposée : nous sommes payé en opportunité de rejoindre une équipe, ce qui est bien sympa.

Toi aussi un jour tu te fera une joie de partager les savoirs et savoir-faire managériaux avec ton équipe.

Donc :

 Leçon numéro 1 : casser l'administration.

Leçon numéro 2 : casser les communicants.

C’est cette question prononcée par un dirigeant soviétique (ce sympathique vieillard en photo avec son gros ruban rouge), totalement saugrenue pour les camardes d’occident, que Marc Ferro tente de rendre compréhensible.  Voilà donc un bien bel article que je propose à l’Amicale Historienne de Soviétologie, écrit par un type qui ne verse pas tout de suite dans le « 100 millions de morts Staline », ni dans le « oui, mais à Cuba ils ont quand même un super taux d’alphabétisation et des médecins hyper compétents »; l’honnête homme en somme : « rien de trop ». En guise d’avertissement, j’ai  tiré ça des Annales ESC, donc il ne faudra pas s’attendre à du grand style rocambolesque ni à des conclusions révolutionnaires. On peut aussi aisément passer son chemin (15 pages plus les notes c’est parfois un brin longuet).    

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1985_num_40_4_283205

Bon comme chaque année j'ai disparu longtemps sous les raisins.

Je vous résume donc tout ce que vous avez raté en roman-photo rapide - je peux profiter du fait qu'une bourgeoise polonaise un tantinet hystérique ait mitraillé tout du long du séjour avec son appareil gros comme une fiat panda.

Avant d'entamer l'ascension du gros caillou qu'est le Fenouillède par sa face nature, commencons donc par Maury.

En fait, quand vous venez du nord, vous allez jusqu'à Rivesaltes, et vous tournez sur votre droite, vers Tautavel et la tour qui monte la garde sur le piémont.

Vous pénétrez dans la vallée de l'Agly, et là vous commencez à être bien. Vous suivez les Corbières qui montent comme un mur blanc clair sur votre droite, et de l'autre côté les schistes. Vous arrivez sous Quéribus, paumé au centre du vent, avec du maquis partout. 

Dans cet endroit passablement photogénique vous retrouvez une armée de vendangeurs bizarres, avec qui vous partagez le gîte et le couvert - à 15 dans 45 mètre carrés. Des hippies polonais, des bigots français, des jeunes sommeliers, une étudiante, un mec qui joue de la guitare.

Le but est donc de ramasser sur des vignes comme ça.

    Le matin, bien avant l'aube, on part en convoi dans des pick-up et des camions. Et tout le monde fume beaucoup quand on arrive sur les charretières au milieu des croupes noires de schiste de Maury : ca fait se soulever la poussière entre les figuiers, les amandiers, et les poiriers sauvages.

On débarque sur la parcelle dans les premières lueurs et voilà, après on travaille - on ramasse, on vide, on porte et on s'empiffre des muscats, des blancs et des gris - les rouges sont un peu plus tanniques. Il y a le graillou : on y boit du rouge en mangeant du paté dans les ruines d'un casot auquel le vent n'a pas laissé trop de chance. Quand la tramontane souffle, on sent bien les 70 kilos de sa hotte pleine de grenache. On tangue et dans la pente jusqu'au camion, l'acide malique brûle dans les cuisses.

Après le travail on glane de quoi faire à manger. Et puis la soirée dure interminablement jusqu'à n'en plus pouvoir - ce qui équivaut souvent au moment où l'on commence à porter une robe, ou à faire des galippettes sur un toît voisin par exemple.

A ne pas dormir longtemps et travailler comme un âne, ça ne manque pas, et bien les choses prennent des tours bizarres : on surprend un intégriste catholique d'extrême droite entrain de faire des blagues de cul en dansant sur de la musique klezmer au milieu d'un bal punk-chien, on se baigne déguisé en indien dans l'eau ïnouie d'un trou d'eau creusé au milieu de nulle part par le bulldozer d'une carrière de feldspath, on organise des concours de ventre-qui-glisse sur une terrasse avec du lave-vaisselle. Ou bien l'on se brise les deux malléoles du pied gauche en jouant au football en tong, et on va a l'hôpital. Le tout avec des tensions et des entrecoucheries de telenovelas. 

Epilogue : à la fin, une hippie hongroise qui n'était pas là au début a retrouvé son copain dans une fête Arc en ciel. Son copain ne vivait pas avec nous, puisqu'il vivait dans la forêt où il se nourissait des amandes. Donc cette hippie hongroise, qui ne sait pas si l'année prochaine elle va aller apprendre le violon au Mexique, ou si elle va traverser l'amérique centrale en cheval, et bien cette hippie hongroise joue du violon pendant que nous mangeons tous au repas pour se dire au revoir, des escargots au barbecue. Les filles portent la moustache, et le vigneron balance une fille par terre, tout ça parce qu'elle chantait un air à boire malvenu (sur le pastis). Je crois qu'un sommelier à casquette est monté sur la table et a montré son cul.

Après, tout le monde fout le camp, et on ne se rappelle déja plus bien des prénoms de chacun. Les vendanges commencent en haut pour ceux qui restent : sur la montagne. 

De nouveaux schistes alors avec des nouvelles vignes, et en contrebas le nouveau village où je vais habiter. 

Je retrouve un cheval et des parcelles de ma connaissance. Des vendangeurs aussi. 

Certains d'entre eux sont des punks chiens de Valence et écoutent Camaron et promènent un teckel qui pue, d'autres sont des Sud-africains écoutant Judas Priest et plutôt douillets et réactionnaires, des bretons-nains vivant dans des camions et portant la barbe et saoul. Toutes sortes de gens. Là, personne ne vis ensemble, et tous le monde s'engueule, peut-être aussi que c'est la fin de l'été et des vendanges.

On est le 16 octobre, alors on va se baigner une dernière fois sur la plage de Collioure où toujours il règne un silence bizarre (et parce que c'est là qu'on avait commencé l'été maritime 4 mois plus tôt), on mange des anchois marinés, et on peut s'endormir pour dix sept mille ans. et reprendre une vie normale.

Ticket de caisse retrouvé sur la voie publique à St Tropez.

Une addition de 107 524.00 euros pour 16 personnes, ça ne fait jamais que 6 720.25 euros par personne. (source: http://www.la-bas.org/)

Après c'est la vraie darace...

... et puis y a du gossebô et de la pure meuf.